Récemment on m’a invité à faire une chose insolite par jour. Et si l’exercice m’a paru joyeux et facile à mettre en place, j’ai en réalité manqué d’idées et d’audace jusqu’à hier. Enfin j’ai osé en me plongeant, de bon matin, seule et sous la pluie, dans l’eau très fraîche du lac de nos vacances !
Non seulement cette action m’a vivifié physiquement, mais elle a aussi boosté ma joie et ma confiance pour le reste de ma journée !
Sortir de nos schémas connus, dans nos actions, mais aussi dans nos réactions, est la preuve que l’on se fait que tout est possible à tout moment.
« Nous décelons ainsi de nouveaux espaces d’autonomie »*. Nous balançons les œillères, schémas répétitifs et automatiques, et nous ouvrons notre spectre (oui, j’en fait un leitmotiv) !
Cela nécessite généralement de faire un stop sur image pour mettre en pause notre pilote automatique. Observer, sentir, puis décider de nouveau.
Ensuite, tout devient potentielle source d’émerveillement !
L’anecdote qui me revient souvent quand je pense à oser l’imprévisible, est celle de ma maman à côté de moi en route vers une nouvelle chimio à l’hôpital, et face à un bouchon de voitures mal ordonnées sur notre passage. Nous prenions un trajet ordinaire, sur un boulevard que nous fréquentions quotidiennement. Elle aurait pu se résigner face à cet embouteillage et suivre la file d’attente. Mais ce jour là , elle m’a dit : « j’ai une folle envie, je sors mettre de l’ordre dans les voitures ! ». Aussitôt dehors, elle s’est mise à faire la circulation de ses grands bras agités. J’ai senti qu’aucune honte ne pouvait l’atteindre. Invincible, elle en jouissait certainement ! Alors que je me faisais toute petite dans la voiture en priant pour ne croiser personne de connu, elle a fini par remonter, satisfaite de son action.
Elle l’avait écrit dans ses lettres quelques mois plus tôt : « J’aimerais acquérir la douce folie de ceux qui osent leur vie ».
Elle est décédée quelques mois plus tard. Mais selon moi, pleine de vie.
Et vous, quelle audace pour aujourd’hui ?
With audacious love,
Elise
*Tilmann Lhundrup